Premier ouvrage (sur trois) de Colette publié pendant la Première Guerre mondiale. Il est composé de 33 textes, dont certains sont repris de Prrou, Poucette et quelques autres et des Vrilles de la vigne. Les autres avaient été publiés dans la presse, pour l’essentiel avant-guerre dans Le Matin, mais aussi dans Les Humoristes et la revue Akademos.
En rassemblant dans La Paix chez les bêtes des textes écrits pour la plupart avant-guerre et consacrés aux bêtes, Colette a voulu, selon ses propres termes, offrir à ses lecteurs « comme dans un enclos où « il n’y ait pas la guerre » ». Elle amorce également avec ces textes un tournant dans sa façon d’aborder le « mystère animal » renonçant définitivement à l’anthropomorphisme des premiers dialogues de bêtes en faveur d’une vision plus radicale de l’altérité animale. Ainsi entend-elle avec ces textes « rouvrir un paradis terrestre que la civilisation avait fermé ». Une exploration qu’elle prolongera avec bonheur dans un recueil ultérieur comme Prisons et Paradis (1932) ou dans La Chatte (1933).