1900
20 mars 1900 environ : Mise en vente de Claudine à l’école, signé du seul nom de Willy.
2 septembre 1900 : Achat par Willy des Monts-Bouccons. Après un séjour à Besançon,
1901
5 mars 1901 : Mise en vente de Claudine à Paris (Ollendorff).
1902
22 janvier 1902 : Aux Bouffes-Parisiens, première de Claudine à Paris, comédie en trois actes, précédée d’un prologue, Claudine à l’école, due à Willy et Luvey, pseudonyme qui recouvre Lugné-Poe et Charles Vayre ; Polaire dans le rôle de Claudine. 123 représentations consécutives. — Willy promène dans Paris ses « twins » : Polaire et Colette.
Mars 1902 : L’édition de Claudine amoureuse (Ollendorff) est achetée et détruite par Georgie Raoul-Duval. Seuls subsisteront quelques exemplaires.
15 mai 1902 : Mise en vente de Claudine en ménage, version corrigée de Claudine amoureuse (Mercure de France).
Fin de septembre ou début d’octobre 1902 : Colette se coupe les cheveux « parce qu’une lampe à alcool brûla dernièrement d’adorables tresses ».
Fin de 1902-début de 1903 : Willy et Colette s’installent au 177 bis, rue de Courcelles. Au troisième étage, Colette s’est fait aménager une petite salle de gymnastique.
1903
12 janvier-29 juin 1903 : Collaboration de Colette et Willy au Gil Blas : articles de critique musicale : « Claudine au concert », et cinq poèmes.
17 mars 1903 : Mise en vente de Claudine s’en va (Ollendorff).
Avril 1903 : Devant la 9e chambre correctionnelle, Willy est condamné à mille francs d’amende pour outrage aux bonnes moeurs à cause de son roman La Maîtresse du prince Jean, publié en feuilleton dans La Vie en rose. Willy fut défendu par Maître J. Paul-Boncour qui avait pu citer les témoignages de Huysmans, Mendès, J. Renard, entre autres. Le roman publié en volume, et qui s’ouvre sur la plaidoirie, édulcore le texte publié dans le périodique.
31 octobre 1903 : Naissance, à Paris, de Bertrand de Jouvenel, fils de Henry de Jouvenel et de Claire Boas, son épouse.
1904
Entre le 20 et le 26 mars 1904 : Mise en vente des Dialogues de bêtes par le Mercure de France, sous le nom de Colette Willy. Colette en adresse des exemplaires à Francis Jammes et à Anna de Noailles.
14 juin 1904 : Minne paraît chez Ollendorff sous la signature de Willy.
1905
1er mai 1905 : Séparation de biens entre Colette et Willy.
Entre le 6 et le 13 mai 1905 : mise en vente d’une nouvelle édition, au Mercure de France, de Dialogues de bêtes, complétée de trois nouveaux dialogues et préfacée par Francis Jammes.
23 mai 1905 : Les Égarements de Minne paraît chez Ollendorff sous la signature de Willy.
17 septembre 1905 : Mort, à Châtillon-Coligny, de Jules Colette, le père de l’écrivain. Il était officier de la Légion d’honneur.
A la fin de l’année, Colette prend des leçons de pantomime avec Georges Wague.
1906
6-25 février 1906 : Au théâtre des Mathurins, Colette fait ses débuts publics d’actrice ; elle joue le rôle d’un faune dans Le Désir, la Chimère et l’Amour, mimodrame de Francis de Croisset et Jean Nouguès. Le mimodrame est donné en complément de spectacle, complément du drame musical de Maurice Maeterlinck et J. Nouguès, La Mort de Tintagiles (1894), interprétée par Georgette Leblanc, directrice des Mathurins – Sophie-Mathilde-Adèle de Morny, dite Missy, née en 1863, divorcée du marquis de Belbeuf, s’intéresse de plus en plus aux activités de Colette. Les deux femmes se sont rencontrées au Cercle Victor Hugo (voir 27 mars 1905), fréquenté par de nombreux écrivains, journalistes, acteurs et de demi-mondaines.
Mars 1906 : Willy et Colette séjournent chez Renée Vivien, villa Cessole, à Nice.
Été 1906 : Séjour de Colette au Crotoy (Somme), avec Missy.
Septembre 1906 : Georges Wague donne des leçons de mime à Missy.
Octobre (?) 1906 : Colette fait la connaissance de Léon Hamel, qui servira de modèle à Hamond, dans La Vagabonde. De quinze ans l’aîné de Colette, il restera son ami fidèle jusqu’à sa mort, survenue le 20 avril 1917.
Du 1er octobre au 2 novembre 1906 : À l’Olympia, première représentation de La Romanichelle, pantomime de Paul Franck. musique d’Édouard Mathé. Colette est la romanichelle ; Paul Franck : le peintre ; Yvonne de Lidgy : la chanteuse. – Le sectacle dure, sans relâche, jusqu’au 2 novembre.
Novembre 1906 : Willy et Colette se séparent. Willy s’installe au 6 de la rue Chambiges, avec Meg Villars, pseudonyme de Marguerite Maniez, née en 1885, qu’il épousera en 1911. – Colette vit le plus souvent chez Mathilde de Morny, 2, rue Georges-Ville. Parallèlement, elle loue un appartement au rez-de-chaussée du 44, rue de Villejust (rue Paul-Valéry à partir de 1946).
18 novembre 1906 : Colette et Missy interprètent La Romanichelle au Cercle de la mode et des arts.
27 novembre 1906 : Au Cercle des arts et des sports (4, rue Charras), Colette joue dans La Romanichelle ; Missy tient le rôle du peintre. En deuxième partie du spectacle, Meg Villars.
28 novembre 1906 : Au théâtre Marigny première représentation de Pan, de Charles Van Lerberghe, musique de Robert Haas. Colette joue Paniska, nue sous quelques lambeaux de peaux de bêtes (autres représentations les 29 et 30).
1907
3 janvier 1907 : Au Moulin-Rouge, première et tumultueuse représentation de Rêve d’Egypte, pantomime de Vuillermoz, Wague et Willy, avec comme interprètes principaux Colette et « Yssim ( ?) ». Le préfet de police Lépine interdit à la marquise de Morny de paraître en scène. Le 4, Georges Wague prend le rôle de Missy et Rêve d’Egypte devient Songe d’Orient sans que le scandale s’apaise. Le préfet de police interdit le spectacle.
13 février 1907 : Willy et Colette légalement séparés, aux torts réciproques, par jugement de la première Chambre du tribunal de grande instance de la Seine.
23 février 1907 : Mise en vente, par le Mercure de France, de La Retraite sentimentale signée Colette Willy.
Été 1907 : Séjour de Colette au Crotoy, avec Missy, à la villa Belle-Plage Willy et Meg Villars occupent la villa voisine.
30 septembre 1907 : Willy vend les droits de Claudine en ménage à Alfred Vallette, directeur du Mercure de France.
19 octobre 1907 : Willy vend les droits de Claudine à l’école, Claudine à Paris et de Claudine s’en va à leur éditeur, Ollendorff, ce qui accroîtra la tension entre les anciens époux.
1908
Juillet-août 1908 : Séjour de Colette au Crotoy, avec Missy.
28-29 août 1908 : Au Casino du parc des Eaux-Vives de Genève, Colette joue, avec l’acteur Saint-Mars, dans Son premier voyage, comédie de Léon Xanrof (Léon Fourneau) et Gaston Guérin, créée au théâtre des Deux-Masques, le 5 novembre 1905.
1er –15 septembre 1908 : Nouveau séjour au Crotoy, avec Missy.
9 septembre 1908 : À Charny, mort de Juliette, « ma soeur aux longs cheveux ». Elle s’est donné la mort.
Fin de septembre 1908 : L’immeuble du 44, rue de Villejust devant être démoli, Colette rentre du Crotoy à Paris afin de s’occuper de son « déménagement diabolique » (lettre à Georges Wague). Elle s’installe dans le quartier des Ternes (17e arrondissement), au 25 d’une voie nouvellement ouverte dans le prolongement de la rue Torricelli, entre les rues Bayen et Laugier, et qui sera classée sous le nom de rue de Saint-Senoch par décret du 2 décembre 1909.
[1er novembre ?] 1908 : Sido s’installe 10, rue de l’Egalité.
Début de novembre 1908 : Colette fait paraître Les Vrilles de la vigne aux Éditions de La Vie parisienne.
1909
22 janvier 1909 : Première représentation, au théâtre des Arts, de la pièce en deux actes écrite par Colette : En camarades, dans laquelle elle joue le rôle de Fanchette.
25 février 1909 : Colette apprend que Willy avait vendu les Claudine à ses éditeurs.
19 mars 1909 : Colette et Willy ont une conversation de deux heures à propos des Claudine. Dorénavant les volumes porteront la double signature et un avertissement.
14 avril 1909 : Tournée Baret qui la conduit dans trente-deux villes de France, avec Claudine à Paris.
18 juin-18< août 1909 : Séjour au Crotoy.
16 novembre 1909 : L’Ingénue libertine, refonte des deux Minne, paraît chez Ollendorff.
18 novembre 1909 : Mort, à Paris, 23, avenue du Bois, de Renée Vivien. Natalie Clifford Barney quitte Neuilly, où l’attachait le souvenir de son amie, et s’installe au 20 de la rue Jacob.
19 novembre-9 décembre 1909 : A la Gaîté-Rochechouart, première représentation de C’te pucelle d’Adèle.., comédie en un acte et deux tableaux de Sacha Guitry. Colette joue le rôle d’Adèle Glaviault. Dans la brochure éditée en 1909 par G. Ondet, le faux-titre, imprimé, porte : « A Colette Willy, à l’auteur des Claudine, des Dialogues de bêtes et des Vrilles de la vigne, je dédie cette petite machine, faible hommage de mon admiration pour elle. SACHA GUITRY. »
1910
20 janvier 1910 : Début de la collaboration de Colette à Paris-Journal.
5 avril-4 mai 1910 : Une autre tournée Baret conduit Colette, accompagnée de Missy, dans trente villes de province Trois pièces figurent à l’affiche : La Bigote, de Jules Renard, jouée par Mévisto (M. Lepic) et Mme Dehon (Mme Lepic) ; La Cruche ou J’en ai plein le dos de Margot, de G. Courteline et P. Wolff, avec Colette (Margot), Jacques Marey (Lavernié) ; La Peur des coups, de G. Courteline, avec Colette (Madame) et Mévisto (Monsieur).
21 mai-ler octobre 1910 : Publication de La Vagabonde dans La Vie parisienne.
Juin 1910 : Prospection, sur la côte cancalaise, à Saint-Malo et à Rozven, où Missy achète une villa au nom de Colette (acte d’achat du 21 juin), qu’elle meuble. Colette la revendra le 4 mars 1927 à Mme Poussin.
21 juin 1910 : La première chambre du tribunal de grande instance de la Seine prononce le divorce entre Colette et Willy, après le délai légal de trois ans qui suit la séparation de corps. – Achat de Rozven par Missy.
31 octobre 1910 : Sido à Colette : « Tu prends un engagement bien lourd avec Le Matin. C’est la fin de tes oeuvres littéraires, tes romans. Rien n’use les écrivains comme le journalisme. »
14 novembre 1910 : Création au Moulin-Rouge, de Claudine, opérette en trois actes de Henri Cain, Edouard Adenis et Henri Moreau ; musique de Rodolphe Berger. Marise Fairy tient le rôle de Claudine. – La pièce est jouée jusqu’au 31 décembre.
18 novembre 1910 : Mise en vente de La Vagabonde par Ollendorff.
2 décembre 1910 : Début de la collaboration anonyme de Colette au Matin, avec un conte, La Poison, au bas duquel figure un masque en guise de signature.
8 décembre 1910 : le prix Goncourt est décerné à Louis Pergaud pour De Goupil à Margot. La Vagabonde a été remarquée par le jury.
15 décembre 1910 (jeudi) : Résultat d’une enquête lancée par L’Intransigeant sur les trois femmes qui mériteraient d’entrer a l’Académie française. Colette Willy arrive troisième, après Gérard d’Houville et Mme de Noailles.
1911
27 janvier 1911 : Dans la rubrique des Contes des mille et un matins, Colette publie son cinquième conte et lève l’anonymat en signant « Colette Willy ».
Mai 1911 : À Rozven. Les relations avec Missy s’altèrent.
25 mai-2 (?) juin 1911 : À Paris. Colette a demandé à Georges Wague de lui fournir un alibi (répétitions de La Chair) pour justifier auprès de Missy sa présence à Paris où elle retrouve Henry de Jouvenel corédacteur en chef du Matin.
Septembre 1911 : Aménagement du chalet de Henry de Jouvenel 57, rue Cortambert, où Colette s’installe en octobre.
1912
4 avril-4 mai 1912 : À Ba-Ta-Clan, dans l’un des tableaux de la revue Ca grise, Colette joue La Chatte amoureuse, pantomime humoristique, musique de Roger Guttinguer, mise en scène de Georges Wague.
Peu avant le 13 juin 1912 : Ascension de Colette à bord du dirigeable Clément-Bayard.
26 juin 1912 : Colette est envoyée à Tours, par Le Matin, pour suivre le procès Guillotin.
Septembre 1912 : Ascension de Colette en ballon libre, avec Henry de Jouvenel et Léon Barthou, frère du ministre.
25 septembre 1912 : Mort de Sido, à Châtillon-Coligny. Colette ne va pas à l’enterrement et, satisfaisant au désir exprimé par sa mère, elle ne porte aucun deuil extérieur.
19 décembre 1912 : À 16 h 30, à la mairie du 16e arrondissement, mariage de Colette et de Henry de Jouvenel. Témoins : pour Colette, Léon Hamel ; pour H. de Jouvenel : Jean Sapéne et Georges Abric, directeurs des services politiques du Matin.