Après La Vagabonde publié en 1910 Colette poursuit son exploration de l’univers du music-hall avec cette série de 26 textes courts tous publiés, à l’exception du dernier, dans Le Matin entre 1910 et 1912.
Dans ce recueil Colette a voulu montrer « l’envers de ce que les autres regardent à l’endroit », c’est-à-dire les coulisses des théâtres, le quotidien des artistes du music-hall, leurs misères et leurs grandeurs, rendre compte des tournées harassantes à travers la France, de trains cahoteurs en hôtels minables.
En fervente admiratrice de Balzac (« je suis née dans Balzac »), Colette tente ici la physionomie des artistes qu’elle a cotoyés pendant près de six années, « ces abeilles pauvres et sans butin » qu’elle a tendrement aimés. Le famélique Gonsalez, Dolly, la girl anglaise, Ida l’haltérophile, Bastienne, Gitanette… ils sont peut-être dans toute l’œuvre, à l’instar des bêtes, les seuls être innocents et purs.
Prisés par les comédiens, ces textes ont fait l’objet de nombreuses adaptations théâtrales. Matthieu Amalric s’en est inspiré pour écrire son film Tournée, prix de la mise en scène à Cannes en 2010.