La genèse de Mitsou fut difficile. Après la publication en cinq livraisons du 10 novembre au 8 décembre 1917 dans l’hebdomadaire La Vie parisienne, sous la mystérieuse signature « Marie », le texte paraît en 1919 aux éditions Fayard, dans une version considérablement remaniée, avec un sous-titre emprunté à La Fontaine. Dans l’édition originale, l’ouvrage est suivi d’En camarades, pièces en deux actes, alors inédite mais dont la création remontait à 1909.
Mitsou vient clore – même si Colette y reviendra à l’occasion d’articles et de textes courts – la série des grandes œuvres inspirées par l’univers du music-hall, initiée en 1910, par La Vagabonde. Mitsou, une petite artiste du music-hall, s’éprend d’un soldat en permission, le Lieutenant Bleu. Amour d’une semaine, amour impossible, mais qui révèlera à la jeune femme sa propre grandeur.
A la fois conte, nouvelle, récit dialogué et roman épistolaire, Mitsou échappe aux classements habituels des genres littéraires, que Colette – il est vrai – s’amusa souvent à subvertir. L’écrivaine ajoute à la série des portraits de L’Envers du music-hall, celui d’une jeune femme transformée par l’amour qui fit pleurer Marcel Proust…