C’est à la faveur de l’envoi d’un exemplaire des Dialogues de bêtes (Mercure de France, 1904) que débuta la correspondance entre Colette et Francis Jammes. La jeune femme avait lu l’auteur de Clara d’Ellébeuse (1899) et d’Almaïde d’Etremont (1901) et dans Claudine à Paris avait rendu hommage à « ce poète saugrenu [qui] comprend la campagne, les bêtes, les jardins démodés et les gravités des petites choses stupides de la vie. » Le « cygne d’Orthez » se méfiait de la « légende parisienne » que l’épouse de Willy incarnait à ses yeux, mais en 1905, il offre aux Sept dialogues de bêtes une préface au titre sans ambiguïté : « Réhabilitation de Colette Willy ». Malgré l’échange de lettres, de livres, de portraits et mêmes d’épreuves, l’amitié de Jammes et de Colette fut aussi inattendue que discrète et ne donna lieu à aucune rencontre.
La seule correspondance publiée du vivant de Colette.